Partant du constat que les ruches modernes étaient des passoires thermiques conduisant à des surmortalités hivernales, Marc Guillemain a passé 30 ans de sa vie à mettre au point un système d’isolation efficace en s’inspirant de l’habitat naturel des abeilles, à savoir le tronc d’arbre.
L’abeille telle que nous la chérissons aujourd’hui a de nombreux ennemis. Entre le frelon asiatique, prédateur redoutable à l’appétit insatiable, et le varroa destructor, parasite qui prolifère insidieusement dans le couvain, l’apis mellifera doit également lutter contre des maladies qui se propagent dans le monde entier, telle que la nosémose.
Qu’est-ce que la nosémose ?
Origine de la maladie
La nosémose est une maladie contagieuse qui atteint toutes les castes d’abeilles adultes. Elle est provoquée par une microsporidie, un champignon parasite du genre “Nosema” qui va se propager dans les cellules de la paroi intestinale. Présente dans le monde entier, elle est appelée également ‘la dysenterie de l’abeille”. La noséma de type ceranae se développe facilement dans les régions où les étés sont très chauds, alors que le type apis paraît favorisé dans les régions aux hivers froids.
Aujourd’hui, il existe deux types de Nosema identifiés chez Apis mellifera : Nosema apis et Nosema ceranae. L’infection par Nosema ceranae est actuellement la plus fréquente, mais il est possible de retrouver les deux contaminations simultanément ou séparément dans les colonies.
Quelles différences entre Nosema apis et ceranae ?
La Nosema apis est une espèce découverte en 1907 par un biologiste allemand Enoch Zander. Jusqu’à très récemment, on l’accusait d’être seule responsable de la nosémose. Elle se caractérise notamment par ses forts taux d’infestation durant certaines périodes en saison ; un pic de ce taux est observé au printemps, suivi d’un deuxième, moins important, à l’automne.
La Nosema ceranae a été découverte par un chercheur suédois, Ingemar Fries. Le nom de cette espèce vient du fait qu’elle ait été repérée pour la première fois chez l’abeille asiatique, Apis Cerena en Chine. Elle est désormais répandue dans le monde entier et est notamment présente chez notre abeille Apis mellifera. Toutefois, elle est encore sujette à polémique quant à ses origines et son impact réel chez l’abeille.
Les deux espèces sont très proches d’un point de vue morphologique et leur conséquence sur l’abeille. Au microscope classique, seule la taille des spores diffère légèrement. Un microscope électrique, plus sophistiqué, permet de mieux les distinguer et différencier.
Cela dit, au vu du faible niveau de connaissance à leur sujet, nous sommes conduits à parler de ”Noséma” pour qualifier les deux espèces.
Quels sont les symptômes ?
Beaucoup d’abeilles, même de colonies fortes, hébergent ce parasite sans aucun signe clinique apparent. L’infection sans symptôme peut durer longtemps et les signes cliniques ne sont malheureusement pas caractéristiques.
La maladie une fois révélée entraine des troubles de la digestion qui résultent de la destruction des cellules intestinales. In fine, elle conduit à une réduction de la durée de vie des abeilles atteintes. La nosémose affaiblit alors la colonie et peut, dans les cas les plus graves, aboutir à son effondrement.
Les observations :
- Le signe le plus constant pour les deux types de Nosema est la dépopulation en plus d’un nombre important d’abeilles mortes au pied de la ruche sur plusieurs jours, voire semaines.
- Une forte mortalité des abeilles peut être observée en fin d’hiver et au printemps pour le type Nosema apis, alors que des dépopulations peuvent se manifester en saison dans le cas de la Nosema ceranae.
- La Noséma se reconnait aux souillures que les abeilles laissent à l’extérieur de la ruche : sur le toit, le corps de ruche, et la planche d’envol, mais également à l’intérieur : sur les cadres, et le couvre-cadres.
- La colonie adopte des comportements anormaux : les abeilles sont traînantes et incapables de voler.
- Elles consomment également beaucoup de nourriture.
À ne pas confondre !
Cet ensemble de symptômes peuvent être facilement confondus avec d’autres qui témoigneraient d’une carence de pollen ou de nectar. Par exemple, Il ne faut pas mal interpréter la danse qu’une abeille effectuerait pour communiquer à ses comparses une information avec abeille trainante ou prise de tremblements dus à la maladie.
Dans la forme latente de la maladie, on observe plutôt une absence de symptômes. Elles sont souvent “asymptomatiques”.
Ce n’est qu’en réalisant une autopsie d’une abeille qu’un pronostic concret peut être établi. On découvre chez l’abeille atteinte de nosémose, un intestin nécrosé et blanc alors qu’un intestin sain prend des couleurs entre le jaune et le brun.
Quelles sont les causes favorisantes :
- Les mauvaises conditions climatiques : des hivers longs et humides, ou encore d’interminables épisodes de neige ou de pluie prolongent le confinement des abeilles et les empêchent d’effectuer leur vol de propreté.
- La consommation de miellat pendant l’hiver ou de Mélézitose (“miel-béton”), moins digestes et peu accessibles, entraine une irritation de la muqueuse de l’intestin.
- Un pollen de mauvaise qualité et en quantité insuffisante.
- Certains emplacements de ruchers trop humides sont propices au développement de la maladie.
- La sensibilité de certaines souches.
- La contamination des ressources alimentaires par certains fongicides ou insecticides qui fragilise la colonie et augmente sa mortalité.
Comment se transmet la nosémose ?
L’infestation peut avoir lieu par ingestion d’une spore unique, il faut habituellement entre 20 et 90 spores pour que la maladie se développe. La propagation se fait par les spores dans la ruche ou entre colonies :
- Une abeille malade peut contaminer l’essaim.
- Le matériel apicole souillé par les excréments lorsque les vols de propreté sont empêchés par les mauvaises conditions climatiques.
- Le pillage.
- La transhumance.
- Les dérives.
- L’achat d’abeilles.
- Le pollen contaminé.
Peut-on traiter la nosémose ?
La lutte contre la maladie passe essentiellement par la prévention. L’apiculteur doit avant tout adopter des mesures prophylactiques.
La meilleure façon de gérer le Nosema est de maintenir une ruche forte et saine. Il faut être attentif à la qualité de la nourriture que l’on donne aux abeilles à l’automne et au printemps. L’utilisation de compléments alimentaires adaptés permet de s’assurer que les abeilles disposent d’une alimentation complète et sans carence.
L’utilisation de jeunes reines et la rotation des cadres tous les 3-4 ans, permettront de maintenir les colonies fortes et d’éliminer les causes possibles de stress, ce qui peut rendre la colonie plus sensible à la maladie.
Comment prévenir la nosemose ?
Il semblerait que l’on puisse prévenir la nosémose en acidifiant la nourriture d’hiver avec de l’acide acétique 6 ml d’acide par litre de sirop. La prévention de la nosémose peut s’effectuer au travers de nombreuses actions :
Bien choisir l’emplacement de son rucher
Faire le bon choix pour l’emplacement du rucher est primordial ! Trouvez un endroit sec et ensoleillé pour que vos colonies hivernent paisiblement à l’abri du vent et de l’humidité.
Désinfecter son matériel :
Des outils soigneusement nettoyés empêchent la prolifération de la maladie d’une ruche à une autre. Vous devez vous assurer que le matériel utilisé sur une ruche infectée par des spores de Nosema est bien décontaminé après utilisation, afin de réduire la propagation du pathogène entre ruches. Notez que les spores de Nosema sont très résistants. Pour garantir la désinfection parfaite de votre lève-cadres, trempez-le dans une eau javellisée et/ou passez-le sous la flamme d’un chalumeau.
Maintenir les ruches propres.
Préférer des planchers aérés afin que l’intérieur des ruches ne conserve pas d’humidité.
Renouveler périodiquement les rayons et détruire les cadres de réserves très souillés par les déjections.
Sacrifier les colonies les plus faibles afin qu’elles ne contaminent pas l’ensemble de votre rucher peut s’avérer difficile mais nécessaire.
Surveiller les réserves et apporter des compléments alimentaires
L’utilisation de compléments alimentaires adaptés permet de s’assurer que les abeilles disposent d’une alimentation complète et sans carence. Pour soutenir les colonies, il est possible de donner un complément alimentaire tel que le Nozevit+, mélangé dans le nourrissement solide ou diffusé en spray sur les têtes de cadres. Nozevi+ est une alternative naturelle pour lutter contre les maux digestifs des abeilles.
L’apport de BeeFull Plus permet quant à lui de soutenir l’immunité des abeilles et d’améliorer leur longévité. Les oligo-éléments présents dans BeeFull Plus permettent de lutter contre le stress oxydant, ralentissement le vieillissement des butineuses, soutiennent l’immunité et les mécanismes de détoxification. Le mélange de substances aromatiques permet l’équilibre de la flore intestinale.