Partant du constat que les ruches modernes étaient des passoires thermiques conduisant à des surmortalités hivernales, Marc Guillemain a passé 30 ans de sa vie à mettre au point un système d’isolation efficace en s’inspirant de l’habitat naturel des abeilles, à savoir le tronc d’arbre.
De la même manière qu’une bouture dans le domaine végétal, l’essaimage des abeilles est le moyen pour une colonie de se reproduire. Cela consiste en une division d’un essaim en deux. Certaines colonies peuvent essaimer à plusieurs reprises. Ces essaimages de plus petits groupes, souvent tardifs, donnent des essaims chétifs, pas souvent viables sans les soins d’un apiculteur. Quelques explications pour éviter l’essaimage des abeilles :
Comment savoir quand des abeilles vont essaimer ?
Il existe plusieurs raisons qui peuvent résulter à un essaimage :
Lors d’une forte miellée : les abeilles remplissent rapidement les réserves de miel ce qui rend impossible la ponte de la reine.
Une ruche forte avec une population surabondante : la ruche devient trop étroite pour la colonie, le couvain garnit une très grande partie des cadres et entraine un blocage de ponte de la reine.
Des reines trop vieilles : Les souveraines trop âgées entraînent inévitablement un départ de la moitié de la colonie afin de laisser la place à une jeune reine.
Des races plus essaimeuses que d’autres : certaines, comme la carniolienne, ont tendance à essaimer facilement. Même au sein d’une même race, il est possible que les souches qui en résultent soient plus essaimeuses que la génération précédente..!
Des conditions climatiques défavorables : des périodes de beaux temps suivis de pluie et de froid, peuvent inciter les abeilles à essaimer.
Les essaimages débutent plus ou moins tôt dans la saison et durent entre deux et trois semaines. En observant l’activité de vos colonies et la flore qui entoure le rucher, vous saurez comment éviter l’essaimage des abeilles.
Comment garder un essaim dans une ruche ?
Même si l’essaimage d’une ruche est un phénomène naturel, l’apiculteur n’est pas impuissant ! En restant attentif, il peut encore anticiper et éviter l’essaimage des abeilles. Rien qu’en regardant autour de votre rucher, vous pourrez observer que certaines fleurs, comme le cerfeuil, le bouton d’or ou encore l’aubépine, annoncent l’arrivée du printemps et donc de potentielles fortes miellées !
Reconnaitre les signes d’un essaimage imminent
Avant d’apprendre comment éviter l’essaimage des abeilles, il est important d’en reconnaitre les premiers signes :
Des “amusettes”, c’est-à-dire des cellules royales vides à parois très fines, sont visibles en abondance sur les cadres. La surface de couvain ouvert est plus importante que celle du couvain fermé. La reine est bloquée pour la ponte par manque de place.
Créer un essaim artificiel en effectuant une division.
Si l’apiculteur possède une ou plusieurs ruches fortes et populeuses, il peut faire le choix de créer un essaim artificiel. Cette solution présente de nombreux avantages. Elle permet à l’apiculteur de choisir la race, l’ampleur et la quantité d’abeilles qui seront prélevées de la ruche initiale. Les essaims issus de divisions se verront dotés d’une nouvelle reine fécondée. Ces jeunes reines pondront en quantité et les essaims prendront un essor considérable une fois leur premier hiver passé.
Pour tout savoir sur la division de ruche, nous vous invitons à consulter notre dossier sur la question !
Récupérer un essaim en transit.
Si vous n’êtes pas parvenu à endiguer ce phénomène naturel, il faudra visiter votre rucher et ses abords régulièrement pour avoir une chance de voir où les essaims vont se poser. Cet envol particulièrement spectaculaire est difficile à suivre. Les abeilles peuvent s’installer à plusieurs kilomètres de leur point de départ initial et ne suivent pas les chemins. Si la chance vous sourit, vous pourrez les voir piquer vers un arbre et en quelques minutes former une grappe.
Vous pourrez alors récupérer cet essaim en transit grâce à une ruchette. Une fois récupéré, l’essaim sera basculé dans une nouvelle ruche.
Comment prévenir l’essaimage ?
L’essaimage est préjudiciable à la récolte du miel. Ce phénomène naturel n’est pas toujours facile à anticiper. Mais à force d’observation et de pratique, vous apprendrez de plus en plus vite comment éviter l’essaimage des abeilles de votre rucher. Il existe plusieurs solutions pour prévenir et éviter l’essaimage des abeilles.
Donner de l’espace de ponte à la reine et réduire la population.
Remplacer deux cadres de couvain, en prenant soin de ne pas retirer la reine de la ruche, par deux cadres cirés devrait suffisamment affaiblir la colonie pour la décourager d’essaimer. Les deux cadres garnis de couvain peuvent être placés dans une ruche plus faible pour la renforcer.
La castration : casser les cellules royales.
Si vous observez des cellules royales, positionnées en verticale et de la taille d’un petit doigt, elles contiennent toutes des futures reines. Cela signifie qu’un essaimage est programmé par la colonie. Pour l’éviter, l’apiculteur peut toutes les détruire. C’est une méthode efficace, mais qui nécessite une observation sans faille. Une cellule oubliée suffit à déclencher un essaimage une fois celle-ci éclose. Afin de vérifier qu’aucune nouvelle reine n’est vue le jour, la ruche doit être visitée tous les huit jours.
Poser les hausses au bon moment.
En période de forte miellée, une ruche forte emmagasine rapidement du miel. Le manque de place peut entrainer un départ prématuré d’une partie de la ruche. Quand les têtes de cadres se blanchissent, il faut sans tarder poser les hausses pour leur donner l’espace nécessaire pour leur développement.
La grille à reine
Lors de la pose des hausses, placer une grille à reine entre le corps et la première hausse, vous permet de confiner la reine dans le corps de ruche. Ainsi, elle ne peut monter dans les cadres de hausse pour pondre. La grille à reine permet alors une régulation de la population. Sans elle, la reine peut pondre une grande quantité d’œufs et ainsi faire grossir la colonie. La population continuant à croitre, les risques d’essaimage s’accentuent également.
Le remérage
Une reine trop vieille ou défectueuse peut être éliminée par l’apiculteur afin d’être remplacée. C’est une opération délicate qui demande un bon savoir-faire. Une fois la ruche orpheline, c’est-à-dire privée de reine, placer deux cadres de couvain frais dans cette dernière devrait suffire à encourager les nourrices à créer des cellules royales pour faire naitre une nouvelle reine.
L’apiculteur a la possibilité d’introduire une jeune reine sélectionnée. Il est préférable d’en choisir une déjà fécondée, il se sera assuré ainsi de sa provenance, d’une bonne fécondation et gagne un temps précieux. Il peut également opter pour des lignées sélectionnées pour leur faible propension à essaimer.
Les apiculteurs professionnels ont alors tendance à changer leur reine tous les deux ans, les jeunes reines étant beaucoup moins essaimeuses.