Partant du constat que les ruches modernes étaient des passoires thermiques conduisant à des surmortalités hivernales, Marc Guillemain a passé 30 ans de sa vie à mettre au point un système d’isolation efficace en s’inspirant de l’habitat naturel des abeilles, à savoir le tronc d’arbre.
Quand le printemps pointe le bout de son nez et que les températures se réchauffent, il est temps d’effectuer une première visite de saison. Cette dernière doit être effectuée pour plusieurs raisons :
- compter le nombre de cadres occupés par les abeilles,
- estimer la surface occupée par du couvain d’un côté, par du miel de l’autre,
- compléter la ruche avec deux cadres de rive à faire bâtir.
Ces mesures vous permettent de préciser les opérations à venir. Ainsi vous pourrez faire un lien entre observations et résultats futurs en termes de production de miel, mais aussi d’essaimage, de santé de vos colonies, etc.
Lors d’une deuxième visite plus rapide, avant d’envisager de poser une hausse de ruche, vous devrez :
- vérifier le développement de la colonie,
- vous assurer que la ruche contient bien au moins 6 cadres de couvain.
Si votre colonie est encore peu développée, notez qu’en règle générale les premières floraisons, les rentrées de pollen et de nectar relancent la ponte de la reine. Une colonie peut rapidement passer de trois à six cadres de couvain en quelques semaines.
Quand mettre la hausse d’une ruche ?
Une récolte débutera plus ou moins tôt, selon votre région, les températures, la race d’abeille et la flore environnante. Il n’existe pas de calendrier strict à respecter. Si toutes les conditions sont réunies et que vous êtes dans une zone où les miellées démarrent tôt (comme pour le colza ou l’acacia), il est tout à fait possible de poser une hausse de ruche dès début avril.
Reconnaitre les signes pour poser une hausse de ruche
Vos abeilles vous témoigneront leur besoin de s’étendre. Voici quelques signes qui ne trompent pas :
- Les premières fleurs printanières sont un premier marqueur d’un début de miellée,
- Dès l’ouverture du toit de la ruche, de nombreuses abeilles vous accueillent sur le couvre-cadres (c’est un signe d’une forte population),
- Les abeilles occupent la totalité de vos cadres de ruches,
- Le couvre-cadres et les têtes de cadres se garnissent de cire blanche et leurs alvéoles révèlent un nectar brillant,
- Des constructions de cire blanche apparaissent entre les cadres. Elles aussi contiennent du nectar.
Si vos ruches sont trop éloignées pour vous permettre de surveiller l’évolution des cadres de couvain, vous pouvez intercaler une feuille de journal entre le corps de ruche et la hausse. Dès que la population augmente, les abeilles grignoteront le papier pour rejoindre les cadres de hausse.
Poser une hausse de ruche trop tôt ou trop tard…
Poser une hausse de ruche trop tôt
Poser une hausse de ruche trop tôt, c’est risquer le refroidissement du couvain. En particulier si les nuits sont encore fraiches. Les colonies risquent notamment de s’épuiser afin d’assurer une ambiance suffisamment chaude pour le nid à couvain.
De plus, la reine est ainsi souvent amenée à monter dans la hausse pour pondre, là où les températures sont plus élevées.
Poser une hausse de ruche trop tard
En revanche, poser une hausse de ruche trop tard, c’est l’essaimage assuré ! La procréation reste la priorité d’une colonie d’abeilles. Si l’importante entrée de nectar empêche le développement du couvain dans le corps de ruche, le manque de place conduit les abeilles à essaimer.
Si vous tardez à poser une hausse de ruche, le second risque est un blocage de ponte de la reine. Faute de place, les abeilles remplissent de nectar et de pollen les cellules initialement dédiées au couvain. La reine n’a alors plus de cellules libres pour y déposer ses œufs. Dans ce cas, l’équilibre de la colonie est en danger. Lorsque les abeilles forment une “barbe” à l’entrée de la ruche, elles témoignent d’un manque de place.
Quelle méthode pour poser les hausses de ruche ?
La grille à reine
Mettre une grille à reine aura pour vertu de faciliter vos manipulations lors de la récolte. Placée entre le corps de ruche et la hausse, elle empêche la reine de pondre dans les cadres de hausse. En cas de petite miellée, il sera plus simple pour vous de recourir à la grille à reine.
Si une forte miellée est à prévoir, vous pourrez potentiellement vous passer de la grille à reine. Les abeilles vont rapidement occuper les cadres de hausses. Les chances de retrouver du couvain dans ces derniers sont faibles.
Étape 1 : où poser une hausse de ruche ?
L’abbé Warré plaçait un nouvel élément de son modèle de ruche par le bas. Les fervents utilisateurs de la ruche Warré utilisent encore ces méthodes.
Cela dit, une hausse de ruche Dadant se pose généralement sur le corps de ruche, au-dessus des cadres.
Étape 2 : comment poser une hausse de ruche ?
Posez la hausse sur le bord du corps de ruche, puis glissez-la sur son dessus tout en la pivotant. Cela vous permet de pousser les abeilles sans les écraser.
Étape 3 : quels cadres de hausse composent la hausse ?
Dans la mesure du possible, remplissez votre première hausse de cadres déjà bâtis.
Étape 4 : Refermez la ruche
Placez le couvre-cadres sur la hausse, puis le toit de la ruche pour la refermer.
Quand mettre une deuxième hausse de ruche, voire une troisième ?
Dès que la première hausse est remplie au ¾ et que les abeilles garnissent les cadres de rive, vous pouvez poser la seconde hausse au-dessus de la première.
Garnissez la seconde hausse de la manière suivante : intercalez un cadre vierge entre deux cadres bâtis. Remplissez le reste de la hausse en respectant cette alternance. Observez son remplissage avant d’envisager la pose d’une troisième hausse.