Partant du constat que les ruches modernes étaient des passoires thermiques conduisant à des surmortalités hivernales, Marc Guillemain a passé 30 ans de sa vie à mettre au point un système d’isolation efficace en s’inspirant de l’habitat naturel des abeilles, à savoir le tronc d’arbre.
Que faut-il savoir avant d’installer sa première ruche ?
L’apiculture pratiquée en amateur connait un essor remarquable. En effet, cette activité, à la frontière perpétuelle entre métier exigeant et loisir, pique la curiosité de plus en plus d’individus. Et comment vous donner tort ? Avoir une ruche chez soi est écologique, idéal pour la préservation de l’abeille, à conditions toutefois de s’appliquer à la tâche. En autres, elle vous permet de produire votre propre miel !
Cependant, avant d’avoir une ruche chez soi, il convient de bien se préparer.
Quelle réglementation pour avoir une ruche chez soi ?
Déclarer son amour de l’apiculture
Se déclarer apiculteur
Le miel est un produit délicieux aux multiples vertus, cependant il faut le surveiller comme tout aliment entrant dans la chaîne alimentaire. De plus, avoir une ruche chez soi peut représenter un danger sanitaire pour le voisinage ou encore d’autres apiculteurs. À ce titre, tout apiculteur produisant du miel doit être identifié.
Notez qu’aucune maladie dont souffre l’abeille n’est transmissible à l’Homme et vice versa. De plus, le miel étant un aliment bactériostatique (qui inhibe les bactéries), les risques sanitaires sont quasi-nuls. La réglementation sur l’information du consommateur est obligatoire uniquement pour tous ceux qui souhaitent vendre le fruit de leur production.
Déclarer annuellement ses ruches
Tous les ans et dès votre première ruche, il est impératif de la déclarer en début d’année. Cette déclaration fait état du nombre de ruches que possède l’apiculteur et de leur emplacement. Elle s’effectue par papier ou en télédéclaration. Si déclarer ses ruches peut être vu comme contraignant, elle a pour objet principal de vous alerter en cas de problème sanitaire majeur. Dans un second temps, elle permet d’établir des statistiques.
Respecter le voisinage
Le code rural
L’implantation de votre rucher se fait en partie selon les règles fixées par le code rural. Les préfets (ou à défaut les maires) définissent la distance qui doit séparer un rucher d’une propriété voisine, d’un chemin, d’un bâtiment ou d’un chemin public… Pour plus de précisions, l’arrêté qui spécifie toutes ces mesures est consultable sur demande en mairie.
En cas d’incertitudes
De manière générale, il faut compter 10 mètres d’une propriété voisine, 20 mètres d’une voie publique et au minimum 100 mètres d’un bâtiment fréquenté par du public (écoles, hôpitaux, etc.) Ces mesures peuvent être abandonnées, à partir du moment où le rucher est entouré d’un enclos, une haie, un mur ou encore un filet fin, tous d’une hauteur de 2 mètres au-dessus de la planche d’envol. Cette particularité rend possible l’implantation de ruchers en milieu urbain.
Où installer sa ruche ?
Une fois les réglementations ci-dessus respectées, le choix du terrain pour avoir une ruche chez soi n’est pas laissé au hasard. Vos prochaines décisions seront dictées par les besoins de vos abeilles en fleurs et en eau.
Potentiel mellifère
Un environnement avec une flore prolifique garantit la survie et la bonne santé des abeilles.
Les fleurs aux alentours vont déterminer le goût du miel. L’emplacement idéal est un terrain où tous types de plantes coexistent ; fleurs sauvages, buissons, arbres, etc. Mieux vaut éviter de placer des ruches près de champs. Leurs floraisons sont certes abondantes mais seulement sur une courte période, elles ne s’avèrent pas suffisantes sur une saison entière. Les friches, les coteaux, les montagnes sont des zones très recherchées pour installer un rucher.
L’eau
L’eau est la seconde ressource alimentaire des abeilles. Si aucune source d’eau ne sillonne votre terrain, pensez à placer un abreuvoir à proximité de votre rucher.
À quelle distance de la maison ?
Les règlementations imposées par le code rural dépendent de votre département. Une fois ces dernières consultées, quel que soit l’endroit où vous vivez, il est possible d’avoir une ruche chez soi.
Ruche des champs ou des villes ?
En ville
Installer une ruche en ville dépendra en premier lieu de la bonne entente entre voisins. Les toits d’immeubles sont à prioriser. Il est possible d’installer une ruche sur une terrasse ou un balcon. Les mairies mettent, quand cela leur est possible, des terrains communaux à disposition.
Dans son jardin
Les ruches doivent être placées à l’écart, loin de la piscine, du potager et des passages fréquents des membres de la famille. Pour un premier essaim, nous vous recommandons de choisir une colonie d’abeilles douces comme la frère Adam.
La zone rurale
Si faire un peu de route pour visiter vos ruches ne nous fait pas peur, la zone rurale est idéale ! Le terrain doit correspondre à certains critères (notamment son potentiel mellifère) pour être totalement parfait.
Comment l’installer ?
Exposée au soleil
Une fois le terrain adéquat déniché, il convient de les placer de sorte que les abeilles bénéficient des meilleures conditions climatiques. L’orientation des ruches et leur exposition au soleil dépendent principalement de votre région. Si vous vivez dans une région chaude, vous devrez veiller à ce que vos ruches ne soient pas trop exposées au soleil pendant les mois chauds. Autrement, il est recommandé que les ruches profitent d’une longue durée d’ensoleillement.
À l’abri…
Les colonies d’abeilles craignent énormément l’humidité. Elle est la cause de mycoses et force les abeilles à s’épuiser pour produire plus de chaleur. La zone doit être bien au sec. Les ruches elles-mêmes doivent être surélevées sur un support.
Si le vent assèche l’environnement, un rucher abrité du vent dominant sera tout de même préféré.
Éviter les faces à faces
Les ruches doivent être disposées les unes à côté des autres afin d’éviter toute dérive, tant pour la reine, de retour de son vol de fécondation, que pour les butineuses. Si possible, elles sont placées en arc de cercle. Pour aider les abeilles dans leur repérage, l’apiculteur peut dessiner des symboles sur les façades.
Dangers potentiels
Le métier d’apiculteur comprend une part de risque. L’amateur comme le professionnel doit faire attention à ceux qui les entourent, à lui-même et aux abeilles. Suivre de simples précautions minimisent fortement les possibles dangers liés à la pratique.
- Éloigner les ruches des lieux de passage.
- Les ouvrir en fin de journée et durant la semaine plutôt que les jours de congés.
- Manipuler lentement.
- Travailler par haute pression atmosphérique et temps chaud. En basse pression, les risques d’orage rendent les abeilles agressives.
- S’assurer de ne pas être allergique aux piqûres, consulter un allergologue en cas de doute !
Quelle ruche choisir ?
Il existe de nombreux types de ruches. Nous vous recommandons de privilégier des modèles plus démocratisés. Il sera en conséquence plus aisé de remplacer ou de compléter votre ruche ! Il ne faut pas hésiter à avoir ruche chez soi la plus utilisée dans votre région pour produire votre propre miel. En règle générale, c’est la ruche Dadant qui remporte tous les suffrages.
La ruche Dadant
Ruche mondialement connue, il est facile de se procurer le matériel compatible. Elle se conduit aux “cadres” ; ils sont ajoutés ou retirés selon le dynamisme et la taille des colonies d’abeilles, mais également les températures et les ressources alimentaires.
Langstroth
Cette ruche domine dans les régions très mellifères, car elle supporte jusqu’à 30 kg de miel par élément.
Voirnot
Moins lourde que la Langstroth, elle offre une alternative décente à la Dadant.
Warré
Très à la mode, car pensée pour le confort des abeilles, la ruche Warré est aussi la plus petite de toute. C’est une ruche divisible, tout comme la Langstroth et la Voirnot. Une ruche est dite divisible quand tous les éléments qui la composent sont de mêmes dimensions.
Matériel nécessaire
Il existe un petit éventail d’outils de base, indispensables pour avoir une ruche chez soi !
Tenue pour l’apiculture
Pour se protéger des éventuelles piqûres d’abeilles, l’apiculteur se protège grâce à son équipement. Entre vareuse ou combinaison, nous vous conseillons la combinaison intégrale. Elle assure une protection complète de bas en haut et empêche les abeilles de s’infiltrer sous vos vêtements. Les mains étant souvent les plus exposées aux abeilles, elles sont recouvertes d’une paire de gant. Au cas où, vous pouvez prévoir une petite trousse de secours !
Enfumoir
L’enfumoir est un indispensable pour vos visites au rucher. Enfumer vos abeilles a pour but de calmer leur agressivité. La fumée qui s’en dégage doit être blanche et froide, son allumage doit être fait très soigneusement.
Le lève-cadres
Le lève-cadres est un outil de base. Il vous permet, comme son nom l’indique, de soulever les cadres recouverts de propolis, difficiles à extraire. Son racloir permet de nettoyer l’intérieur du corps de ruche. Il sert également à défaire les ponts de cire et de propolis créés par les abeilles qui entravent l’ouverture de la ruche.