Quels traitements contre le varroa ?
Traitement varroa Apivar
Apivar est un médicament vétérinaire contre le varroa, à base d’amitraz. (L'amitraze est une substance active de produit phytosanitaire, qui présente un effet antiparasitaire). Il se présente sous forme de lanières plastiques à insérer dans la ruche, à raison de 2 lanières par ruches. Facile d’emploi, Apivar ne nécessite qu’une seule application et peut s’utiliser sans contrainte de température. A ne pas utiliser cependant pendant la miellée.
Autres traitements
Apiguard :
Apiguard a un double mode d'action : tout d'abord les vapeurs de thymol se diffusent dans la colonie avec l'aide des abeilles ventileuses et agissent contre les varroas par inhalation. D'autre part, les ouvrières transportent et répandent le gel dans la colonie. Le thymol élimine alors les varroas par contact. Il élimine les varroas présents dans la ruche ainsi que ceux provenant de l'extérieur par ré-infestation.
Apistan :
Apistan est un traitement par contact à base de fluvalinate (le fluvalinate est un insecticide et acaricide synthétique) : les abeilles se chargent de matière active et la transmettent par interaction sociale, protégeant ainsi toute la colonie. Il élimine les varroas présents dans la ruche ainsi que ceux provenant de l’extérieur par ré-infestation. Apistan peut être utilisé toute l’année, mais les meilleurs résultats sont obtenus lors de traitement effectués au printemps avant la première miellée ou à l’automne après la récolte du miel.
Api-Bioxal :
Api-Bioxal est une poudre à base d'acide oxalique à diluer pour une utilisation par égouttement sur les têtes de cadres à raison de 5 mL par inter-cadre. L'efficacité entre les colonies peut varier du fait des conditions d'utilisation (présence résiduelle de couvain, température, ré-infestation etc.).
Thymovar :
Thymovar est un médicament vétérinaire à base de thymol, utilisé pour le traitement de la varroase. Il se présente sous forme de plaques d’éponge en tissu imprégnées, qui contiennent chacune 15 g de thymol. Dès que les hausses de miel sont enlevées, la première application consiste à placer les plaquettes sur les baguettes supérieures des cadres. Après 3 à 4 semaines (21 – 28 jours), enlever les plaquettes et placer les nouvelles plaquettes pour la deuxième application. Il faudra par la suite enlever ces plaquettes après 3 à 4 semaines (21 – 28 jours).
MAQS :
MAQS se présente sous forme de bandes contenant un gel composé d’acide formique enveloppé dans un film plastique biodégradable. Il s'agit d'un traitement acaricide pour la lutte intégrée contre le Varroa. L'ingrédient actif des bandes Maqs est l'acide formique qui est capable d'agir même sous l'opercule, déterminant la mortalité et l'infertilité des varroas pendant la phase de reproduction. Le MAQS ne présente pas de risques pour l'environnement et ne peut pas provoquer de contamination des produits de la ruche.
Varroa et Acide Formique, quelles précautions ?
L’acide formique est un traitement chimique utilisé contre le varroa. Il n’est pas autorisé en France pour cette utilisation, contrairement aux produits suivants : traitement varroa Apivar, Apiguard, Apistan, Apilife Var, Thymovar, Api-Bioxal, MAQS. Nous vous recommandons de prendre contact avec le Groupement de Défense Sanitaire Apicole (GDSA) le plus proche de chez vous. Il est important de s’équiper lors de la manipulation d’acide formique car il s’agit d’une substance toxique, à forte dose, pour l’homme. Pour éviter les risques d’inhalation ou de projection, l’apiculteur doit obligatoirement porter une combinaison jetable, des gants adaptés, idéalement des gants nitrile, un masque, des lunettes de protection.
Application du traitement contre le varroa
Le traitement anti varroa peut être fait à l’aide de lanières imprégnées, et ce dès le mois d’août, après la récolte. Les produits peuvent être fournis par un groupement sanitaire ou en pharmacie vétérinaire, sur indication vétérinaire. Il est conseillé de faire le compte des varroas détruits et surtout de traiter tout le rucher en même temps pour que les ruches ne se contaminent pas entre elles et, mieux encore, si le traitement peut s’appliquer aux ruches du voisinage dans le même temps.
L’évaluation du taux d’infestation
Avant de traiter la ruche, il faut évaluer le taux d'infestation du parasite pour agir à temps, et il est indispensable de procéder à un comptage minutieux. Pour cela, plusieurs méthodes existent, parmi elles :
La chute !
Cette méthode permet d'évaluer le taux d'infestation sans ouvrir la ruche. La quantité de varroas qui tombent naturellement au fond de la ruche sont un premier renseignement sur leur présence. Pour cela, recouvrez un lange test d'un corps gras alimentaire et placez-le sous le plancher entièrement grillagé. Laissez en place 5 à 6 jours puis retirez-le et effectuez le comptage. Une loupe peut aider à discerner les varroas des déchets évacués par les abeilles. Le nombre obtenu doit être divisé par le nombre de jours pendant lesquels le support est resté en place. Nettoyez le lange et répétez l'opération pendant 2 semaines.
Le prélèvement :
Il permet de savoir si le varroa est présent dans les colonies grâce à un échantillonnage d'abeilles. Produits nécessaires :Il faut alors prélever des abeilles sur les cadres de couvain et utiliser un testeur adapté qui permet de détacher les parasites indésirables de leurs hôtes. La méthode varie selon le type de testeur ! Nous avons sélectionné plusieurs modèles que vous pouvez retrouver sur notre site !
Les différents testeurs
Le testeur varroa est un accessoire permettant de connaître le niveau d'infestation de la ruche. Il est essentiel de connaître l'état de santé d'une ruche et de décider du moment où le traitement doit être effectué.
Avec un testeur varroa au CO2, on prélève comme échantillon environ 200 abeilles dans un cadre de couvain (en évitant bien entendu de prendre la reine). Les abeilles sont ensuite anesthésiées avec du gaz CO₂ pendant 4 à 6 secondes. 20 secondes après l'application, on agite le récipient et les varroas, également touchés par l'anesthésie, vont se détacher des abeilles et tomber au fond du conteneur. On peut ainsi procéder au comptage. Les abeilles anesthésiées retrouveront leur vitalité en peu de temps!
Un autre type de testeur fonctionne lui, au sucre glace, c'est le testeur Easy Check. On prélève de la même manière un échantillon d'abeilles, que l'on place dans le panier du testeur. lui même inséré dans un bol contenant du sucre glace. Comme avec le CO2, les varroas vont se détacher des abeilles après quelques secousses, ce qui permet de pouvoir les compter facilement. Les abeilles, recouvertes de sucre, seront nettoyées par la colonie à leur retour dans la ruche.
Comment reconnaître le varroa ?
La varroase dans la colonie d’abeilles est une maladie causée par l’acarien varroa destructor.
Sa présence constante et les petites coupures que fait subir le parasite à l’abeille, va l’affaiblir au point de la rendre plus sensible aux maladies et aux virus. Même les ruches fortes ne peuvent venir à bout du varroa seules, car l’Apis mellifera ne pratique pas la technique de l’épouillage contrairement à sa consœur asiatique. Le comportement d’épouillage chez l’abeille est l’action d’utiliser ses pattes et ses mandibules pour enlever le parasite une fois détecté pour le blesser puis le détacher.
Le varroa est un parasite qui se place sur le dos des abeilles. De par sa petite taille, il est très difficile à distinguer à l’œil nu. Même s’il est intéressant de savoir reconnaître l’acarien, un cas de varroase est plus simple à identifier grâce aux symptômes, c’est pourquoi il est important de bien observer ses colonies d’abeilles tout au long de la saison apicole. La femelle varroa adulte est brun clair après sa première mue. Sa couleur évolue vers le brun foncé en 24 à 48 heures. Elle se retrouve uniquement sur les abeilles adultes. Son corps est formé de plusieurs plaques rigides reliées entre elles par une fine membrane.
La reproduction du varroa se fait à l’intérieur des ruches. La femelle varroa pond entre 18 à 30 œufs durant sa vie. L’emplacement de choix pour déposer ses œufs sont les alvéoles des abeilles et des faux bourdons, dans lesquelles elle place respectivement 5 et 6 œufs. Une fois les alvéoles operculées, ces derniers vont se développer au détriment des larves d’abeilles. Une fois sorties de l’alvéole, les femelles varroa iront se fixer sur le thorax d’une abeille. Si vous observez vos abeilles à la loupe, il est possible que vous les remarquiez. Les varroas mesurant seulement entre 750 et 1000 ㎛ (1 micromètre représente 0,001 mm), il est alors plus simple d’observer les effets de la varroase : Les ailes des abeilles sont atrophiées, le couvain est en mosaïque et paraît négligé, une réduction brutale du nombre d’abeilles est observée.
Les butineuses parasitées ont une capacité d’apprentissage moins élevée, elles rencontrent alors plus de difficultés à voler, se repérer et retrouver la ruche. Certaines abeilles vont se tromper de ruche, participant ainsi au phénomène de dérive des ouvrières et diffusant le parasite dans de nouveaux foyers. Indirectement, la production de miel est donc également affectée. Un traitement contre le varroa est donc indispensable.